lundi 11 avril 2016

Katerine revient aux sources de la chanson française



Intime et drôle, le nouvel album de Katerine arrive! Une manière de voyage à la Charles Trenet, pimenté de chants d’enfants, de bruits... Un grand cru qui marque le vrai retour du chanteur en 2016.





Entretien



Entretien
Philippe Katerine.
Voici un nouvel album très intime, minimaliste, un film sonore, avec juste un piano et vous… Vous n’aimez plus regarder danser les gens ?
J’adorais regarder et faire danser les gens ! Ce nouveau disque raconte une autre histoire : quelqu’un rentre chez lui après un long voyage. Cet album est un journal intime, moi, mon piano et quelques bruitages… J’ai aussi une envie folle de revenir sur scène, ça me brûle ! Une grande envie de visages inconnus.
Quel écart entre votre tube Louxor et cet album fait à la maison… Quel musicien êtes-vous, cher Katerine ?
Je suis le musicien des autres musiciens. Ceux que j’ai rencontrés comme le guitariste Philippe Eveno, ou le saxophoniste François Ripoche avec qui j’avais fait 52 reprises de chansons connues, tout ça m’a décanté !
Et à Nantes, où vous êtes passé, il y a aussi Dominique A…
C’est quelqu’un contre qui j’aime me blottir. Il est né deux mois avant moi, il est beaucoup plus mature. C’est un roc, un autre père.
Justement, vous chantez sur votre père disparu. Qui était-il ?
Un homme qui se déplaçait lentement, souverainement, et doué d’une fantaisie inouïe, avec son mélange de patois vendéen et d’imagination débordante. Je chantais l’une de ses chansons avec mon premier groupe, les Tics, à Chantonnay. Il avait ses tubes, mon papa, et j’aime les chanter.
Vous parlez des objets qu’on garde. Je vous ai vu avec des pulls déments découpés aux coudes. Vous êtes plutôt vintage, n’est-ce pas ?
Je ne porte que de l’occasion. Et je vais absolument jusqu’au bout de mes pulls.
Et jusqu’au bout de vos pulsions ?
Comme c’est beau, de savoir assumer ses fantasmes !
Il y a chez vous un côté « petit conservatoire de Mireille », Bourvil, Trénet, l’amour de la chansonnette bien troussée…
Comme Bourvil, je suis très rural. Et j’adore Mireille, c’est une référence qui compte dans cet album que j’ai appelé Le Film, mais qui est un film sans cinéma. Tu te lèves le matin et tu regardes la vie qui va, c’est ça, cet album. Un documentaire sur comment je vois la vie. J’aime quand ça reste léger, la voix la plus légère l’emporte toujours sur le grave, chez moi.
C’est aussi, sur ce dixième album, une manière de retour aux sources, un hymne à l’enfance, à l’émerveillement, au « petit jardin », à la France de « Jours de fête », de Jacques Tati ?
« C’était un petit jardin »… Je suis content de voir les plantes pousser dans mon jardin de curé de la banlieue parisienne. Je découvre la nature, je suis un jasmin qui pousse, j’aime rester avec la même plante et la voir grandir, comme mes deux enfants.
Recueilli par Daniel Morvan.
Katerine : Le Film (Wagram). Nouvel album, le 8 avril 2016.



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