jeudi 24 novembre 2016

Vimala Pons et Tsirihaka: On a retrouvé les clowns

critique


Grande, c’est un cirque en kit assemblé par deux artistes : Vimala Pons et Tsirihaka Harrivel. On les avait vus dans le collectif « De nos jours », on les retrouva (en 2016) au Lieu unique de Nantes dans un énorme bric-à-brac d’amplis, d’accessoires.
Le spectacle use et abuse de panneaux d’avertissement, de comptes à rebours, jouant avec l’illusion que tout est en train de se ficeler sous nos yeux, sur un timing finement minuté. L’enjeu est la spontanéité : donner à voir que ce qui a lieu sur scène est réellement vécu, et que cette infirmière qui porte une machine à laver sur la tête est vraiment lessivée. L’accessoire essentiel de Tsirihaka est un palan électrique sur rails qui le hisse jusqu’au sommet d’un toboggan. Vimala Pons excelle dans l’art du portage d’objets divers, allant de la colonne dorique à la feuille de papier. Tout cela n’est qu’un cadre pour faire jouer les talents multiples des deux comédiens: musiciens, mimes, danseurs, art des voix et registres mixtes, et exécution musicale en direct sur des claviers. Non, ce n’est pas du cirque, mais ce music-hall barré emprunte au cirque son sens de l’erreur volontaire, du faux pas, le rythme effréné, les assiettes cassées. Et encore : Un cercueil en carton, des fleurs fanées, l'effeuillage express d'un multicouche de robes, les crises de couple et les hurlements devant une porte fermée qui devient ascenseur ou cible de lanceur de couteaux. Un doux vent de révolte passe là-dessus, s’insurge contre l’ennui. 
On les a retrouvés. Qui ? Les clowns !

Daniel Morvan.

Née en Inde, installée en France à l’âge de 7 ans, elle pratique le tennis et le karaté jusqu’à 15 ans. Elle étudie ensuite l’histoire de l’art, le cinéma, intègre le Conservatoire national supérieur d’art dramatique de Paris puis le Centre national des arts du cirque de Châlons-en-Champagne en 2006. Chez elle, tout fait corps et sens.

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