mardi 18 avril 2017

Chantal Connan est allée en Arrée (1995)



Chantal Connan

Le vitrail », un livre posthume de la photographe quimpéroise

Elle aimait le vent, le sable, les longues routes, les champs de colza, le clair-obscur des pinèdes et la poésie d'Eugène Guillevic. Avec le poète, elle avait réalisé son second et dernier livre de photos : Nature épousée, qui suivait Finis Terrae.

Minée par la leucémie, elle avait usé ses dernières forces sur les pentes des Monts d'Arrée pour saisir la lumière du petit jour sur les arêtes schisteuses de Roc Trevezel. Chantal Connan avait ainsi emmagasiné 2 000 clichés. 

Sous la reliure japonaise cousue main, dix tableaux. L'émotion de découvrir ce testament photographique riche de possibles, la fulgurance de ces intuitions artistiques où la lumière est traitée avec un regard de peintre, densifiée, mouillée ou surexposée. 
Il y a là toutes les pistes que poursuivait Chantal Connan, cette relation insistante qu'elle entretenait avec la nature. Les images se suffisent certes à elles-mêmes, mais les textes d'Yvon Le Men y ajoutent, sous le couvert d'un commentaire sur les images, la méditation en filigrane sur la cruauté d'une mort qui a fermé un si beau regard sur le monde, mais nous accorde de voir ce qu'il a vu et qui était plus grand que la vie. 

Daniel Morvan

Le vitrail, aux éditions Filigranes, 1995.


475 mots samedi 24 juin 1995

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