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lundi 7 mars 2016

20 questions impertinentes sur la musique

photo marc ollivier


Un violoncelle, c’est un gros violon ?
Oui, ces deux instruments sont de la même famille des cordes. En gros, ça grince et ça va du plus aigu au plus grave. En dessous, il y a la contrebasse.

Pourquoi ne peut-on pas applaudir entre les mouvements ?
Le mélomane bien élevé n’applaudit qu’à la fin, et pas entre ou pendant les mouvements. Encore faut-il les repérer. Mais en Italie, c’est chic d’applaudir le soliste après un air réussi.

Un chef-d’œuvre, c’est quoi ?
Ce n’est pas forcément marqué dessus, mais un chef-d’œuvre est ce qui traverse le temps et dépasse son époque. Un chef-d’œuvre rompt avec le passé. Debussy invente un nouveau langage.

Musicien pas connu = pas bon ?
Erreur. Si c’était vrai, Patrick Sébastien (auteur des Sardines) serait plus fort que Schubert (et sa pauvre Truite).

Tous les compositeurs sont-ils morts ?
Non, ils sont nombreux à continuer de composer. Tout ne s’est pas arrêté après Beethoven et Verdi. Boulez fut, avant sa mort, un contemporain.

Sans la pub, ils n’auraient rien fait ?
On entend dire que Mozart a copié la musique de la pub des yaourts La Laitière. Rétablissons la vérité : La Flûte enchantée, œuvre de Mozart, existait avant. Et celui qui a fait la pub Opium n’est pas davantage l’auteur du Requiem de Mozart.

Le rythme, c’est quoi ?
Un phénomène qui se répète. Mais le principe du rythme est qu’il est irrégulier, comme les vagues. Contrairement à la pulsation, qui elle est régulière.

Baroque, c’est du classique ?
Le classique n’est qu’une des époques de l’histoire de la musique. Les voici : Moyen Âge (époque du musicien Guillaume de Machaut). Renaissance (Clément Janequin). Baroque (Vivaldi, Bach). Classique (Mozart, Haydn). Romantique (Beethoven, Verdi, Bizet). Moderne (Debussy, Ravel). Contemporain (Boulez, Dusapin).

Les musiciens sont-ils payés ?
Oui, c’est un métier, avec convention collective et grille des salaires. On peut d’ailleurs en vivre, même si on n'est pas connu.

C'est bien connu: les musiciens n'ont pas de vie privée ?
C’est sans doute un métier prenant, mais cela n’empêche pas les jeunes violonistes, hautboïstes et harpistes d'avoir une vraie vie, de tomber amoureux, de faire du shopping et d’avoir une vie de famille.

La musique, c’est de la chanson ?
Toute musique n’est pas chanson : pour faire une chanson, il faut un texte.

Le style, c’est le genre ?
Justement non. Le style est lié à une époque, le genre, lui, voyage dans le temps. Vivaldi est un musicien de style baroque, qui écrit dans le genre concerto.

Toutes les femmes sont-elles soprano ?
Non, et tous les ténors ne sont pas des castrats.

Boulez, vous écoutez ça chez vous ?
La musique n’est pas uniquement d’agrément. Le « Thrène à la mémoire des victimes d’Hiroshima », de Penderecki, ça ne se fredonne pas : c’est une musique pour ne pas oublier le cataclysme de l’arme atomique.

Delpech, aussi fort que Boulez ?
L’un et l’autre sont bons dans leur domaine. Comparaison : Boulez, c’est le roi du fleuret, Delpech, l’as de la pétanque.

Chœur et chorale, quelle différence ?
Le chœur désigne un ensemble de choristes professionnels (chœur d’opéra) ou de haut niveau. La chorale, elle, désigne simplement une formation d’amateurs réunis autour de l’amour du chant.

Music ou musique ?
Tendance forte : angliciser musique en music. Mais en français, l’art d’assembler les sons s’écrit toujours musique.

Symphonie, concerto, c’est pareil ?
Concerto vient de « concertare », qui veut dire « converser ». Désigne donc le dialogue entre un soliste et un orchestre. Symphonie est une œuvre orchestrale complexe, constituée de plusieurs mouvements sur des tempos différents. Mais rien n’est simple, Mahler utilise des voix solistes.

Un opéra, c’est quoi ?
Une pièce de théâtre pour voix non amplifiées.

Pourquoi font-ils de drôles de têtes ?
On rit parfois des mimiques des chanteurs lyriques, leur côté « cul-de-poule ». La prouesse technique passe avant le look : au moment du penalty, le buteur ne pense pas trop à sa trombine. Mais ça se perd: à l’opéra, ils sont mignons tout le temps, même dans les passages difficiles.

lundi 2 mars 2015

Les Ombres en pleine lumière

 

La violiste Margaux Blanchard, codirectrice des Ombres avec et le flûtiste Sylvain Sartre ©J. Benhamou

 2015: leur première Folle journée. Le jeune ensemble baroque Les Ombres faisait son entrée dans l’arène musicale nantaise. Les Ombres réveillaient des cantates oubliées du répertoire français.

 
Non, ils ne font pas du passé table rase. Quand on est précédé de musiciens comme Jordi Savall, Andreas Scholl ou René Jacobs, se prétendre héritier est déjà viser très haut. "Héritiers est le mot qu’il convient", assurent Margaux Blanchard et Sylvain Sastre. Mais cet assaut de modestie ne doit pas masquer l’originalité de cette formation conçue « comme un collectif, sans chef, une sorte d’orchestre de jazz ».

Formés à la Schola Cantorum de Bâle (le temple de la musique ancienne), le duo a réuni une demi-douzaine de virtuoses. La couleur orchestrale contraste avec le nom de la formation, tant dominent les flûtes, les pimpants flageolets à la Barry Lyndon, le basson qui complète les vents et le hautbois, auxquels s’ajoutent violoncelle, viole de gambe, théorbe, clavecin.

« Nous jouons à la Folle journée sans mise en scène ni travail de lumière : cette formule concert nous permet de nous faire découvrir. » Et quelle découverte, que ce soit à travers le concert « Sémélé », autour de Haendel et Destouches, compositeur oublié qui fait l’objet d’un disque chez Mirare. Ou le concert « Tra le fiamme », opéra de Haendel qui fait valoir toute la générosité de l’ensemble, auquel Mélodie Ruvio et Chantal Santon Jeffery apportent l’éclat de leurs voix d’opéra. Cette première incursion des Ombres dans la Folle journée n’a rien donc de l’exploration d’un trou noir : c’est seulement l’apparition d’une étoile montante du baroque, déjà partenaire privilégié de l’opéra de Montpellier, et que, grâce à Musique et Danse 44, la Loire-Atlantique pourrait aussi découvrir peu après : oui, il n’y aurait bientôt plus aucune zone d’ombre pour la nouvelle vague baroque.
Daniel MORVAN