Le dialogue impossible entre anarchie et patronat |
Salle des pas perdus, les nez rouges règnent |
Philippe Pozzo di Borgo était l'invité d'honneur |
Ce devait être un "moment magique" pour 500 jeunes dirigeants d’entreprise (CJD). Autour du thème «c’est dans ta tête », une soirée privée les réunissait hier soir autour de Philippe Pozzo di Borgo. L'inspirateur du film Les Intouchables venait témoigner sur "l’importance des fragilités humaines dans la construction de tout projet": on ne fait rien de grand qu’avec des faiblesses surmontées.
La CGT spectacles est venue donner sa version du surpassement de soi en désorganisant la soirée. «C’est à pleurer », déplore un médecin, proche de Philippe Pozzo di Borgo, devant le théâtre Graslin. Les cégétistes (une bonne trentaine) occupent le hall de Graslin: soirée annulée.
« Et dire qu’il n’y a pas une télévision pour montrer ça, c’est une honte », peste une chef d’entreprise, dégainant son Iphone pour immortaliser un déchargement de packs de Kro. Opération qui n’est pas imputable à la CGT, mais à un groupe logistique de « radicaux » qui se sont greffés sur l’événement.
« Pas d’accord avec les packs », lâche nerveusement Martine Ritz, de la CGT Spectacles. « trop tard, analyse un camarade, ils sont dans la place. La direction de l’opéra s’est débrouillée comme un manche, on aurait pu les éviter. Maintenant, j’ai un peu peur pour Graslin.»
Si la place est le miroir urbain de son théâtre, avec sa forme circulaire, le hall ressemble à une scène. Sur cette scène, les jeunes anarchistes commencent à se servir dans les centaines de tote bags, contenant de menus cadeaux de bienvenue, stylos ou friandises. Ce n’est pas vraiment une prise de la Bastille. D’ailleurs tout le monde l’aime, ce brave théâtre Graslin, la maison de Mozart et de Chostakovitch: ils ne sont pas là pour lui mais pour les gens bien habillés qui les regardent maintenant d’un air sévère. « Les patrons, nous on va les aider à se surpasser. En écoutant nos revendications. Ce soir, ils sont un peu moins intouchables.»
Daniel Morvan.
Les clowns de la CGT bloquent le théâtre Graslin.
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