Après la consultation de juin et la polémique sur l'évacuation de la ZAD, à laquelle Ségolène Royal s'oppose, c'est maintenant le président Hollande qui ajoute à la confusion en confiant qu'il pense que le projet de NNDL ne verra pas le jour.
26 juin 2016: Le referendum
Un référendum local, voulu par le gouvernement pour sortir de l'impasse, valide le projet à 55,17% des voix. Les opposants ne lâchent rien, et Manuel Valls annonce le lancement des travaux pour l'automne. Cofinancé à 56 % par un concessionnaire privé, filiale de Vinci, par l'Etat et des collectivités territoriales, le transfert a été chiffré en 2010 à 561 M€ pour 4 millions de passagers, 992 millions pour 9 millions. La somme comprend la desserte routière, la plate-forme aéroportuaire et la tour de contrôle. « Le prix n'inclut pas les infrastructures ou le pont sur la Loire. Il faut compter bien plus », croit savoir France Nature Environnement (FNE), opposé à la construction.
Pour l'Acipa, association contre le projet, transférer l'aéroport, c'est renoncer à des « terres agricoles bocagères d'une biodiversité exceptionnelle ». L'implantation se ferait sur une vaste zone agricole et d'élevage de bovins qui sera grignotée : la surface perdue est estimée à 865 ha. L'impact sur la biodiversité et sur les zones humides a été acté par les experts.
Plusieurs associations continuent à prôner une extension de l'actuel aéroport plutôt qu'un transfert. « Malgré l'importance du sujet [...], aucune analyse coûts-avantages n'a été effectuée sur cette option », souligne la Commission nationale du débat public (CNDP).
Réaménager entièrement Nantes Atlantique en maintenant la piste actuelle, longue de 2 900 m, "éviterait l'artificialisation de tous ces hectares à Notre-Dame et la création des infrastructures routières. Etendre Nantes est possible en améliorant ses accès, notamment par une extension du tram", assure le président de France Nature Environnement, Denez L'Hostis.
1er octobre, Ségolène Royal: "un aéroport surdimensionné"
Ségolène Royal, dans l'émission de Laurent Ruquier (On n'est pas couchés), s'exprimait ainsi à la veille de la grande manif de ce week-end: « Que les élus locaux, comme la maire de Nantes, ou Jean-Marc Ayrault, qui ont réclamé cet aéroport, assument cette responsabilité. Ils ne peuvent pas, le jour où cela ne se passe pas bien, trouver des responsabilités ailleurs. » Et de répéter que le processus démocratique ne s’est pas fait correctement. « A chaque fois que nous constatons un déficit démocratique et de transparence sur les décisions qui sont prises, on est rattrapé par des problèmes. Certains élus locaux ou lobbys se sont obstinés. On aurait dû prendre le temps de bien écouter ce qui se passait. »Pour la ministre, « l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes a été surdimensionné, sans doute pour des intérêts financiers, ou parce qu’il fallait justifier qu’il fallait déplacer cet aéroport. Et jamais une autorité médiatrice n’a dit Comparons les deux projets, et voyons ce qui se passe ».
Mardi 11 octobre, Manuel Valls: "L'évacuation pour cet automne"
Mardi, le Premier ministre a réaffirmé que l’aéroport se fera. « L’évacuation, c’est pour cet automne », s’avance-t-il. Tout en précisant : « Si ça ne se fait pas avant mars 2017, ça ne se fera jamais.»Quelques heures plus tôt, la ministre de l’environnement, Ségolène Royal, avait parlé de « déni de démocratie » en refusant toute évacuation de la ZAD. Des propos vivement critiqués par les élus du syndicat aéroportuaire. En première ligne, le président LR de la Région, Bruno Retailleau.Mais derrière lui, et c’est plus inhabituel, on trouve aussi le président du Département, le socialiste Philippe Grovaslet, le maire PS de Saint-Nazaire, David Samzun, ainsi que… la maire socialiste de Nantes, Johanna Rolland.Et tous les quatre de clouer le bec à Ségolène Royal : « Ces propos d’un ministre qui défie l’autorité de l’État et s’oppose au respect de la loi ne peuvent rester sans suite, alors que les forces de l’ordre se préparent à faire respecter la loi de la République et les décisions de justice sur la ZAD, estiment les élus du syndicat. Nous appelons clairement le président de la République et le Premier ministre à recadrer Mme Royal qui ne peut impunément bafouer leur autorité et mépriser les citoyens concernés qui ont voté le 26 juin et qui attendent le respect de la loi et de la démocratie. »
« Cacophonie gouvernementale »
Si l’association Des ailes pour l’Ouest (pour le transfert de l’aéroport) estime que « la cacophonie gouvernementale » ne peut plus durer, la réponse des élus écologistes de la Ville de Nantes ne s’est pas fait attendre. Pour Pascale Chiron et Jean-Paul Huard, « Johanna Rolland semble oublier qu’à cent voix près, un Nantais sur deux ne veut pas de cet aéroport. Si on exclut les voix de droite, cela veut dire que ceux qui l’ont élue maire sont majoritairement contre l’aéroport. Dans ce contexte, chacun doit chercher l’apaisement. »4 novembre: La non-annulation des arrêtés préfectoraux
Lundi 7 novembre 2016, devant la Cour administrative d'appel de Nantes, le rapporteur public préconisera l'annulation "totale ou partielle" des quatre arrêtés préfectoraux qui autorisent les travaux de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Le rapporteur public va demander, lundi, l'annulation des quatre arrêtés de décembre 2013, portant sur la loi sur l'eau et les espèces protégées, à la fois pour la construction de la plateforme aéroportuaire et la réalisation des routes d'accès. Mais cette annulation n'est pas validée par la cour d'appel de Nantes.
En novembre, une étude d'un chercheur, Luc Brohan, révèle que le sol argileux du bocage est impropre à la construction des pistes du futur aéroport.
Décembre 2016: recours contre le Scot
Les opposants annoncent deux recours, l'un contre le Scot, l'autre contre le rejet des recours environnementaux.
Michel Tarin a quitté Notre Dame des Landes et cette terre vendredi 31 juillet 2015. C’était un militant infatigable de nombreuses luttes, dont celle contre le projet d’aéroport.
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