Un monde sans animaux, confronté à l’extinction massive des espèces, sera-t-il aussi un monde qui aura aussi perdu le sens de l’humain ?
Ce qui m'intéresse est d'abord de brouiller les frontières, de montrer que ce qu'on entend par humain n'a rien d'évident. C'est la raison pour laquelle je me glisse dans la tête d'un narrateur d'une autre espèce, mais qui ressemble par beaucoup d'aspects à la nôtre ; et, parallèlement, que j'imagine un monde où nous sommes les nouveaux animaux. Quand on parle du sens de l'humain, on pense généralement à une certaine douceur, à un comportement réfléchi, respectueux ; mais on sait pourtant que les hommes sont capables des pires horreurs. Sur notre planète, ils sont devenus de super-prédateurs, tuant les animaux sauvages à un rythme très rapide et détruisant leurs écosystèmes. La sixième extinction massive des espèces représente une très grande menace pour la biodiversité ; et elle comporte aussi le risque que la planète devienne très rapidement inhabitable pour les hommes également.
Devant la capacité de l’homme à fabriquer un monde invivable, et à compter sur des solutions indolores, sans conséquences sur son mode de consommation, que peut la littérature ?
Ce qui m'intéresse est d'abord de brouiller les frontières, de montrer que ce qu'on entend par humain n'a rien d'évident. C'est la raison pour laquelle je me glisse dans la tête d'un narrateur d'une autre espèce, mais qui ressemble par beaucoup d'aspects à la nôtre ; et, parallèlement, que j'imagine un monde où nous sommes les nouveaux animaux. Quand on parle du sens de l'humain, on pense généralement à une certaine douceur, à un comportement réfléchi, respectueux ; mais on sait pourtant que les hommes sont capables des pires horreurs. Sur notre planète, ils sont devenus de super-prédateurs, tuant les animaux sauvages à un rythme très rapide et détruisant leurs écosystèmes. La sixième extinction massive des espèces représente une très grande menace pour la biodiversité ; et elle comporte aussi le risque que la planète devienne très rapidement inhabitable pour les hommes également.
Devant la capacité de l’homme à fabriquer un monde invivable, et à compter sur des solutions indolores, sans conséquences sur son mode de consommation, que peut la littérature ?
Elle ne peut certainement pas grand-chose. Simplement, nous sommes dans une situation où il ne faut pas se plaindre des limites de nos forces, mais où chacun doit agir depuis sa sphère d'activités, avec les moyens dont il dispose, pour faire sa part. Dans le roman, le narrateur Malo Claeys change de point de vue sur la domination, se rend compte qu’il ne peut plus se soucier seulement d’acquérir du pouvoir ou de rechercher des plaisirs, mais qu’il lui faut s’interroger sur les destructions concrètes et irréversibles que les rapports de force en vigueur engendrent. Et si certains lecteurs y trouvent à la fois la joie d'une fiction combative et de quoi nourrir leur réflexion sur la réforme de nos conduites qui apparaît aujourd'hui nécessaire, alors le roman aura joué son rôle.
Recueilli par Daniel Morvan
Recueilli par Daniel Morvan
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