mercredi 14 février 2024

Quitter la terre: revue de presse


Quitter la terre a paru en 2024 aux éditions Le temps qu'il fait. Il est distribué par Les Belles lettres.

photo© Franck Dubray

Communiqué de presse: Rencontre autour de Quitter la terre

Daniel Morvan évoque ses origines rurales, son enfance paysanne, monde perdu dont il témoigne avec émotion et sincérité. Né dans une famille d’agriculteurs du Finistère nord, Daniel Morvan a vécu les arrachements propres à la modernité : exode d’un terroir à l’autre, promotion de l’enfant boursier jusqu’aux bancs de l’École normale supérieure. "Émouvant, profond, drôle, et continûment d’une formidable inventivité langagière, le grand poème de Daniel Morvan fait d’un même mouvement œuvre de mémoire et de conservation, œuvre  d’invention et de réflexion" (Jean-Claude Lebrun). Quitter la terre raconte, écrit Pierre Michon, "le déchirement entre les deux appartenances, le paysannerie et la caste lettrée. Un livre très rude, tendre pourtant, qui au-delà des deuils finit sur une espérance pour ce "parapluie de papier" qu'est un livre." "Nombre d'écrivains ont décrit cet engloutissement de la ruralité qui eut lieu au 20e siècle. Pierre Bergounioux et Jean-Loup Trassard en sont sans doute les figures les plus marquantes, on peut leur adjoindre la voix singulière de Daniel Morvan (Thierry Romagné, Europe).

Ce qu'ils en disent

"Je finis à l'instant ce magnifique livre de mon ami Daniel Morvan. Grande vague d'émotion. Il se présente comme un recueil de poèmes, ce qu'il est aussi, mais c'est surtout le portrait d'enfance d'un petit paysan très pauvre de l'aride Bretagne bretonnante, son goût pour les livres, ses études, et le déchirement entre ses deux appartenances, le paysannerie et la caste lettrée. Un livre très rude, tendre pourtant, qui au-delà des deuils finit sur une espérance pour ce "parapluie de papier" qu'est un livre." Pierre Michon.

Travailler à l’ineffacement de ceux que l’Histoire s’est employée à effacer, les « célébrer » à rebours de l’arrachement dont ils furent victimes, telle est l’entreprise du livre. Et ce n’est évidemment pas un hasard, s’il s’ouvre, en guise d’épigraphe, par un vers de ce grand oublié que fut Armand Robin : « Les anciennes souches, nul n’a pu me les arracher ». Jean-Claude Pinson (revue Collatéral, 2024).
Émouvant, profond, drôle, et continûment d’une formidable inventivité langagière (les « parcelles imaginaires sur la toile cirée », l’ « infaillible semence des reproducteurs », « ce parler intérieur qui est parole des morts et pain perdu », « la lune citron pâle »), le grand poème de Daniel Morvan fait d’un même mouvement œuvre de mémoire et de conservation, œuvre  d’invention et de réflexion. En un moment intense de littérature et d’attention au monde. Jean-Claude Lebrun
Nombre d'écrivains ont décrit cet engloutissement de la ruralité qui, dans un silence sidérant, eut lieu durant le 20e siècle. Pierre Bergounioux et Jean-Loup Trassard en sont sans doute les figures les plus marquantes, mais on peut leur adjoindre désormais la voix singulière de Daniel Morvan, qui signe avec Quitter la terre un recueil à la fois personnel et ethnographique sur la paysannerie bretonne, telle qu'elle a existé dans son enfance. Thierry Romagné, Europe n°1141 (mai 2024).
Thrènes grecs, sônes bretons, complaintes et odes empreintes d’une fataliste colère puis, dans les deux dernières sections, somptueux lieds pastoraux plus apaisés (échos du tiers lieu qu’est aujourd’hui Paimbœuf, près de l'estuaire de la Loire), les poèmes de Quitter la terre sont ces « brisis de cristal », ces « éclats de quartz » que la pluie tombée sur les guérets révélait aux yeux de l’enfant, ces preuves que si la terre est l’espace du «plus-jamais », elle n’est jamais non plus entièrement quittée : « regarde ici se trouve/ le trésor qui ne vaut rien/ et que tu ne perdras jamais ». Hervé Lemarié (Sitaudis).
Pour son émotion contenue, sa sincérité, ce recueil me paraît être le plus beau livre de son auteur. Alain Girard-Daudon (303).
Mais il y a loin de quitter à être quitte. L’enfant qui fabriquait son tracteur en bouchon de liège demeure en lui. Dans Quitter la terre, le poète paye sa dette à l’égard des siens, dont il reste un des leurs. Il choisit de le transfigurer dans et par les mots : « désormais le temps est au rêve / aucune des tâches de la terre / ne réclame ta présence ». Il réconcilie, par la grâce du poème, ses deux « côtés », restant fidèle à « l’enfant des campagnes » qui, pour faire plaisir au grand-père, inventait un premier poème et, de l’autre, à celui qui découvrit avec éblouissement en khâgne « Char Bonnefoy Ponge Jaccottet ». Comment dire poétiquement la disparition des gestes, des outils et des pratiques, « l’effacement » d’un monde perdu ? Comment dire l’inconcevable qu’est la perte d’un enfant ? La poésie de haute alliance avec la vie touche ici à l’élégie pure, poignante, toujours sans pathos, parfois fantasque ou radieuse. Ce qui frappe dans ce recueil, c’est la force d’incantation des mots disant le manque, l’absence, la disparition en silence. Et tout autant, en contrepoint, les mots lumineux ouvrant la rêverie, tels « Pierrot », « le mime », « les fées et valets ». Ceux-là mêmes qui étaient la tonalité poétique si forte du roman Lucia Antonia funambule dont j’ai parlé ici dans « Terres de femmes ». Les poèmes de ce conteur merveilleux qu’est Daniel Morvan sont des histoires d’une gravité et d’un onirisme inimitables. Marie-Hélène Prouteau, Terre de femmes
"Un magnifique recueil sur la perte. Cette « terre ferme » déjà. L’identité première, paysanne… et puis cette autre terre… celle du quand le dernier quart de nuit sera là… Une écriture comme un ourlet que l’on défait… avec poignant, humour et tendresse." Jeanne Orient

Une "matière de Bretagne" sur internet


Quitter la terre a commencé ici. Sitôt écrits et postés, quelques écrits recevaient, avec l'immédiateté des réseaux, les premières réactions d'internautes. Cette inédite "matière de Bretagne" pouvait donc intéresser quelques lecteurs. Ainsi est né ce livre. Gratitude à ceux qui ont encouragé ce projet, comme Jean-Claude Pinson, Marielle Macé, Pierre Michon, Alain Girard-Daudon, Pierre Campion, 
Thierry Guidet, Christine Lemaire, Thierry Romagné, Hervé Lemarié, Olivier Mélennec, Marie-Hélène Prouteau; les libraires: La case des Pins à Saint-Brevin-les-Pins (44), L'oiseau-tempête à Saint-Nazaire, Emmanuelle George (Gwalarn à Lannion), Marion et Maël (Vent de soleil à Auray), Mélanie Chenais à la Droguerie de Marine (Saint-Malo), Stéphanie Hanet chez Coiffard (Nantes). Mais aussi les associations et institutions qui ont déjà manifesté leur curiosité à l'endroit de cet ouvrage: L'écrit parle à Saint-Nazaire, le festival la Fabrique du livre à Royan, le Passage Sainte-Croix à Nantes, le centre Joë Bousquet à Carcassonne; les revues en ligne et les blogs; enfin, si rare, la presse écrite (voir les liens ci-dessus); et à tous les miens, ont encouragé cette démarche. Gratitude enfin à Georges Monti et à l'association des Amis du Temps qu'il fait.

Voici les liens des articles cité plus haut:

L'article de Jean-Claude Pinson sur Collatéral

L'article de Jean-Claude Lebrun

L'article de Pierre Campion

L'article d'Hervé Lemarié sur Sitaudis

L'article de Marie-Hélène Prouteau

L'article d'Olivier Mélennec 

L'article de Thierry Romagné (Europe)

L'article de Didier Ayres





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