Entretien
Pas vraiment un secret : la tournée « américaine » de Véronique Sanson en France casse la baraque.
Au programme, des chansons tirées des trois albums Le maudit (1974), Vancouver (1976) et Hollywood (1977). Composées alors que Véronique Sanson vivait aux États-Unis avec son mari, Stephen Stills. « Le plus réussi, le plus abouti des trois est Hollywood ; je crois avoir capté toute la magie de la musique américaine avec ces arrangements de cuivres, ciselés par le trompettiste Steve Madaio. »
Ces chansons sont aussi l’autoportrait d’une femme qui appliqua la maxime de Blaise Cendrars : « quand tu aimes il faut partir ».
Le public avait-il écouté la pianiste entre ses lignes ? La chanteuse n’entend pas réveiller les vieilles blessures. À 65 ans, elle chante ses tubes sans nostalgie, « comme si je me replongeais dans un roman passionnant, au détail près que j’en suis l’héroïne, et que mes chansons, je les vis sur scène. Le Maudit (qui est une sorte d’autoportrait) continue de m’émouvoir. »
Les succès de cette décennie bénie ? Une avalanche de compositions parfaites, qui parlent de fugue, de solitude, de trahison : Aucune n’a pris une ride, ni Bernard’s song, ni Je suis la seule, ni l’imparable Vancouver, qui dit le meilleur de cette dérive folle et féconde, où VS réinventait la chanson aux meilleures sources.
Et comment crois-tu, Véronique, que la musique vienne ? Ça la fait rire, qu’on lui retourne en question un titre de chanson : « Comment ? Mais en l’aimant, en croyant en elle, en la malmenant. J’en aurai entassé, des idées de chansons. Sur des paperolles, des tickets, des boîtes d’allumettes, sur ma main. Toutes mes chansons sont nées comme ça, attrapées avant qu’elles ne s’en aillent, sur des petits papiers. »
C’est comme ça que s’est écrite Ma Révérence, la plus belle de toute. Véronique la chante mais ne tire aucune révérence : un nouvel album est confirmé pour bientôt, et une autre tournée… « Aller de ville en ville, ça je l’ai bien connu… »
Daniel Morvan
Jeudi 26 mars : Zénith de Caen. Vendredi 27 mars : Zénith de Nantes.
Photo: DR
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire