mardi 20 septembre 2016

Survivre au Jardin des Plantes, c'est possible!



Alors que le téléspectateur des « reality shows » se repaît des supplices d'aventuriers pour de rire, nous avons beaucoup mieux au coin de la rue. Inutile de s'enduire de boue ou de manger des mygales : un ticket de tramway suffit. Laissons donc les crocodiles manger Aurélie, la candidate de Koh Lanta... et partons pour le Jardin des plantes ! Une vraie corne d'abondance. Et aucune raison que les grives soient les seules à se gaver de ces fruits magnifiques dont la raison première n'est pas l'ornementation.
« Un Jardin des plantes n'est pas conçu comme un garde-manger, explique Romaric Perrocheau, directeur du lieu, mais c'est un aspect passionnant de la botanique. »
Dans ce genre d'endroit, le mieux est d'observer ceux qui y travaillent, les jardiniers. Sous leur gouverne, avec toute la prudence voulue, votre naturel de cueilleur revient au galop... Dans le respect des pelouses !
Le butia (palmier abricot). Un palmier résistant au froid (il ne gèle qu'à - 10°) que l'on trouve dans les pampas d'Amérique latine. Les fruits du butia (ou palmier abricot) arrivent en ce moment à pleine maturité. En Amérique latine, on en fait du vin de palme. Délicieux frais (la pulpe sucrée entoure un gros noyau, comme celui des litchis, que l'on peut facilement faire germer). Situation : près des serres du Jardin des plantes.
Cognassier sauvage. Rubrique sans objet, tous les fruits ayant été déjà prélevés par les amateurs de confitures de coings.
Kaki. Impossible de passer à côté, tant l'arbre chargé de fruits est spectaculaire ! Le fruit du plaqueminier est sans conteste la grande star du moment au Jardin des plantes. L'œil est attiré par le port majestueux de cet arbre subtropical. Et surtout par ses fruits d'un rouge vif, proche de celui du sorbier.
Les fruits sont de la taille de tomates et ne se cueillent pas encore. Il faut attendre, pour le consommer, que le kaki soit très mûr, lorsque son épiderme se décolore et qu'il se ramollit. Pour activer son mûrissement, le ranger avec une pomme.
Très sucré, il se mange nature, à la petite cuiller ou en sorbet. De nombreuses recettes existent sur Internet (chutney, purée pour accompagner le filet de canard...). A noter qu'il existe aussi un petit kaki dont la maturité est plus avancée (il se déguste sur place, choisir les fruits blets).
Églantier (cynorrhodon). La baie (le vulgaire « poil à gratter ») de cette rosacée ne se consomme pas entièrement. On ne mange que la base du fruit, sucrée et légèrement astringente. Très riche en vitamine C. Dans le carré des rosacées, angle nord du jardin.
Pomme sikkim. De la famille des pommiers sauvages, son fruit se consomme comme le néflier, ramolli et presque blette (se méfier des épines). Contre le mur Est.
Cornouiller mâle. On l'appelle aussi mimosa du causse, en raison de sa belle floraison jaune vif. Il produit des fruits à noyaux, rouges et très acides. Peu comestible en l'état, la cornouille permet de faire de succulentes gelées. Au bas du jardin.
Hovenia dulcia (raisinier de Chine). Autre vedette du jardin (au nord-ouest, non loin de la porte Clemenceau), ce bel arbre porte des fruits insoupçonnables. Après avoir libéré ses parfums à la floraison en juillet, l'hovenia (siku au Japon) développe un fruit minuscule : la partie comestible est en réalité la tige de ce fruit délicieux et baroque, entre raisin et poire.

  • Christian Marchand, jardinier, déguste la tige du raisinier de Chine.

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