Affichage des articles dont le libellé est poésie. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est poésie. Afficher tous les articles

mercredi 16 décembre 2020

Poètes de Bretagne: Dialogues avec le visible (2005)

Georges Perros © Thersiquel/amis de Michel Thersiquel

 

Georges Perros

« La peinture, dit ma voisine, ça défatigue ». Cette note des « Papiers collés » dit bien la familiarité de la relation du poète Georges Perros au dessin et au visible. Et nous étions loin d’imaginer qu’il existait une œuvre graphique du poète, dont l’intérêt a justifié une exposition du musée des Beaux-arts de Bordeaux. En préface de cet album, Michel Butor raconte comment les lettres de son ami Perros se sont peu à peu mêlées d’images. Cette attraction fut certainement encouragée par l’amitié du peintre Bazaine. Elle correspond aussi à la perte de la voix, douloureusement vécue par l’auteur d’Une vie ordinaire : « la poursuite du dessin est une conversation muette avec soi-même », écrit Butor, qui voit dans ces essais graphiques une forme de thérapeutique, « comme les Indiens Navajos soignent encore leurs malades par des peintures de sable ». L’album publié par les éditions Finitudes va au-delà de l’anecdotique et nous montre un écrivain travaillé par la pulsion graphique, qui éprouve « l’envie de dessiner plutôt que d’écrire, de dessiner ce qu’on a envie d’écrire. » Ce sont tour à tour des « tracés de nerfs » à la Henri Michaux, des collages (« je colle un tas de saloperies, allumettes, sables, algues, fleurs »), des gouaches et encres de Chine grattées, où il excelle. Poète amoureux de la peinture, Perros est ici le continuateur d’une tradition où l’écrivain élabore son esthétique dans le rapport au tableau, comme Baudelaire avec les « peintres de la vie moderne » et Francis Ponge avec Fautrier et Braque. On décèle aussi chez l’ermite de Douarnenez une idéalisation de la peinture comme espace protégé : « Un homme qui peint est préservé (…), plus préservé, en tout cas, que l’homme qui écrit. » Et pourquoi ? Parce que « la peinture est une pensée sous scellés », un secret bien encadré, un noyau qui résiste à la parole. Georges Perros, par ses propres dessins, s’avoue faire partie des « grands jaloux dont le martyre d’écrire a été atténué, enchanté, par leur fréquentation des ateliers, les amitiés qui s’ensuivirent ».

Paol Keineg

Faire image, tel est le métier des poètes, même s’ils disent parfois le contraire, comme l’écrit Paol Keineg : « Moins d’images, moins de malheur ». Depuis longtemps libéré de son étiquette de « poète breton », comme le dit Marc Le Gros en postface de ce livre paru au Temps qu'il fait, Keineg propose un dégagement poétique, entre ici et ailleurs, présence et absence : « Là, et pas là ». On mesure l’écart pris avec la flamboyance adolescente des années 1970, le verbe est concis, tranchant et péremptoire. Le prosaïsme rôde, mais n’est admis à la faire que sous la forme du slogan, de la formule ironique : « Un coin à jonquilles sous le ciel bleu. Le souvenir absurde d’une étendue de broussailles. L’ego s’offrant en forme vide. Trois raisons d’adorer les terres étrangères. Trois raisons d’abhorrer le capitalisme. » Keineg trouve, dans son rapport au parler véhiculaire, des accents à la James Sacré : « C’est vraiment chouette d’avoir trouvé refuge dans les phrases quand on préfère l’esclavage à la mort. » Toujours lapidaire, déroutant, Keineg se montre particulièrement drôle dans ces petites formes condensées, ces formules que l’on voudrait toutes citer : « l’adoration des actrices, il faut que ça reste un péché », une façon de se planter dans la langue courante et de lui couper le souffle : « C’est un pays toqué, plein de haine. Pas de rouspétance, je vous embrasse sur la bouche. »
Dans cette même veine, on lira Yves Deniellou dans un grand poème lyrique sur la campagne, la cueillette des mûres et l’amour : « On fait dire/ des choses aux mots/ en portant aux lèvres/ une petite photo ».

Poésie en siège tracteur

Erwann Rougé est un poète de la perception, profondément incarnée, mais étrangère aux appartenances, presque extatique. Nous le retrouvons dans un livre dont le titre vient d’Artaud, « Paul les oiseaux ». Il s’agit d’éprouver la présence du monde et d’exister poétiquement, en faisant le fou, en déformant les vieilles chansons : « Colchique sur un pied, le ciel, le ciel ». Il serait facile d’opposer à cette écriture à vif les petites vignettes campagnardes de Thierry le Pennec, mais le titre même laisse bien entendre qu’ici aussi, on embrasse l’aube d’été, et pas du bout des lèvres : « Je tourne la terre/ au tracteur pour la première fois/ de mon rêve ça sent le maraîchage les champs/ tassés par la poussière la sueur sous les bras/ de chemise ô mes quinze ans les voici les beaux nuages/ d’Ouest les voisins viennent voir/ comment je m’y prends et si/ ça poussera bien le fils assis sur le pneu/ tient la clef à molette il est dans son bleu. » Une vraie révélation que cette poésie en siège de tracteur.


Daniel Morvan.
 

Dessiner ce qu’on a envie d’écrire, de Georges Perros. Editions Finitude & Musée des Beaux-Arts de Bordeaux. NP, 28 euros.
Là, et pas là, Lettres sur Cour, de Paol Keineg. Le temps qu’il fait, 160 pages, 17 euros.
Le mur de Berlin ou la cueillette des mûres en Basse-Bretagne, de Yves Denniellou. Wigwam, NP, 5 euros.
Paul les oiseaux, de Erwann Rougé. Le dé bleu, 86 pages, 10,50 euros.
Un pays très près du ciel, de Thierry Le Pennec (prix de poésie 2005 de la ville d’Angers). Le dé bleu, 86 pages, 10,50 euros

vendredi 12 octobre 2018

Jean-Louis Murat en 1999: Alexandrie si possible #murat



Archive 1999. - Plusieurs jours à jouer sur les machines, travailler des samples d'Olivier Messiaen ou Iggy Pop, soigner un piano-voix, tester ses nerfs et ceux des autres, parce qu'il faut prévoir le pire, on n'est jamais déçu. 'Murat travaille sa tournée à venir avec ses musiciens, sur le plateau de la salle Paul-Fort. ' Il faut oublier l'album et repartir à zéro. Et surtout, on est là pour s'amuser. ' Murat a encore dans les yeux l'émail bleu du ciel d'Egypte, dont il revient. Où il aimerait vivre. Retour amont vers les crêtes enténébrées de ' Mustango ', dernier album fabriqué à New York et Tucson, dédié au Mustang, le royaume le plus élevé du monde, enclave tibétaine au nord du Népal, à 8167 m d'altitude. Beaucoup plus haut que la Dent de la Rancune, ce sommet auvergnat qui apparaît dans une de ses chansons, à la cote 1493 (Christophe Colomb + 1, s'amuse-t-il). 

Le poncif le plus courant, au sujet de Murat, c'est la chrysalide cyclothymique, l'Auvergnat ombrageux, le beau ténébreux ou même, s'amuse-t-il, le bellâtre de province. "Question de caractère, moi je peux changer d'humeur au cours d'un concert, et dans une même chanson. Comme je contrôle toutes les rythmiques aux pédales, je peux tout bloquer, et j'envoie un maximum de samples. 

Et quand on sait que la version initiale de Nu dans la crevasse (apex de l'album, une mélopée quaternaire à la Neil Young) s'étendait sur 17 minutes, on peut s'attendre à des concerts très différents d'une ville à l'autre, selon le feeling. "Nous allons travailler dans un esprit d'improvisation, comme en jazz. Nous ferons joujou tous les soirs. Il y a trop de concerts où tout le monde s'ennuie, les musiciens font une dépression au bout de 50 concerts. Nous, ça va être une grosse claque. J'espère bien qu'on va leur mettre une baffe! J'ai tellement une image stéréotypée de chanteur..."
De chanteur quoi? 
Il ne finit pas sa phrase. Le sensible se rétracte à la seule vue d'un appareil photo, le poète si loin des clichés: ' Est-ce ainsi d'écorce fille/ Que l'on va de ci de là au monde épais/ En quelques battements de cils/ Que la pluie de ci de là/ Inonde. '
 Les mots de Murat ont des éclats de gemmes à porter dans le noir. Jean-Louis Murat, homme d'image? Il existe un film réalisé par Pascale Bailly, ' Mademoiselle Personne ', improvisé sur une tournée, en compagnie d'Elodie Bouchez. 
Un autre film de Claire Denis, avec Jean-Louis Murat, tourné en Egypte, est resté bloqué au montage. 
Et le chanteur a le désir de tourner quelque chose en vidéo numérique, dont le sujet serait, au hasard, Jean-Louis Murat. "Moi par moi." 

Retour d’Égypte


Moi, c'est qui? "J'étais du douzième siècle, puis une fourmi, et enfin dans le grand espace, je me retrouvais dans la nébuleuse du Chien avec un nom pour spécialiste. ' Extrait d'un feuilleton de Jean-Louis Murat sur le site web du chanteur. 
Identité problématique qui peut le conduire à tomber amoureux d'un pays, laisser derrière lui son manteau de pluie, parier sur la vraie vie. "De retour d'Egypte, je voulais acheter une maison à Assouan, c'est le paradis sur terre, là-bas. N'importe quel jeune qui joue et chante 20 secondes, c'est plus riche que 20 meilleurs albums de l'année en France. Ils nous le disent: quand on entend votre musique, on voit l'état lamentable dans lequel vous êtes. Quand je vais en Égypte, je ne dis pas que je suis musicien. J'ai embarqué, grâce à Youssef Chahine, sur un de ces bateaux qui emportent les jeunes sur le Nil, le seul endroit où ils font la java. Tous jouaient, chantaient, dansaient. Et en Égypte, tu sauterais sur toutes les filles et tous les garçons qui passent tellement ils sont beaux. Les femmes en passant te regardent dix centimètres au-dessus de la tête, en faisant cliqueter leurs bracelets, elles ont la beauté de Nerfertari!"
C'est à cause de cette beauté nubienne que Murat, après une tournée de 100 concerts (' si on ne s'ennuie pas '), un album live dans une ville dont le nom sonne bien (Rostock, Alger, Prague, Trémel, Plouegat-Guérand ou Saint-Petersbourg), voudrait enregistrer son prochain disque du côté d'Alexandrie. Si possible.

Daniel MORVAN


‎mardi‎ ‎12‎ ‎octobre‎ ‎1999
866 mots

jeudi 13 septembre 2018

Jean-Claude Pinson: souvenirs du triangle d'or



Jean-Claude Pinson est l'écrivain d'une fidélité à un événement: 1968 et ce qui l'a précédé et suivi. Paradoxe: cet engagement à vocation universelle, aspirant à révolutionner l'humain, s'est exercé dans un territoire restreint, la Loire-Atlantique (L.-A). D'ascendance paysanne, Jean-Claude Pinson s'affirme même comme "un pur produit L.-A." Il vient de "là": Ni pope, ni archevêque dans ses ancêtres, seulement des "bordiers et fermiers embourbés", tels les Cuif et Rimbaud dans la ferme des Ardennes: "À l'exception de ma grand-mère paternelle, issue d'une famille de restaurateurs nantais faillis, tous sont des paysans du Marais Breton".
Comme "troisième maillon d'une lignée d'indigènes des républiques qui se sont succédé depuis 1870", l'écrivain pourrait légitimement revendiquer ses ancrages et, au tournant de ses 70 ans, chanter les valeurs sacrées de l'ici et maintenant, comme une momie du local emmaillotée de citations de Gracq et Michon. Mais l'auteur corrige, se disant "Nantais, évasivement", davantage enfant des vases et alluvions de Loire, que cette Nantes prétentieuse où il entend "l'anagramme de néant" (on se souvient chez Balzac, dans Béatrix, du personnage de la vicomtesse entichée de sa ville, "se tenant difficilement une heure sans faire arriver Nantes, et les affaires de la haute société de Nantes, se plaignant de Nantes, et critiquant Nantes").
Le livre qu'il publie chez Joca Seria, intitulé "Là", se présente comme une "ego-géographie" inscrite dans un triangle d'or Nantes, Saint-Nazaire et Tharon-Plage.
Un livre tout en fragments, composé d'articles et de textes inédits, remontant le courant comme le saumon, vers son lieu de naissance en 1947 à Saint-Sébastien-sur-Loire. En mille sujets abordés, du rugby aux bruits des gares, de la pêche à pied au free jazz, il répond ainsi à ceux qui aimeraient en savoir un peu plus sur celui qui a théorisé la levée en masse d'une multitude de poètes, tout en restant discret sur l'origine de ses propres aspirations.
Balises d'une vie: La khâgne au lycée Louis le Grand, abdiquée pour l'existence de "moine-soldat" de la révolution prolétarienne. Le retour à Nantes en 1967, l'installation à Saint-Nazaire comme enseignant, pour rejoindre son épouse, dans l'enthousiasme militant pour cette ville "soviétiforme". L'agrégation à 37 ans, mais l'impossibilité de s'identifier à des racines, qu'elles soient de Nantes (ville "fort engraissée de la traite" dit Michelet) ou vendéennes (il ne se reconnaît pas dans le "fonds de commerce de l'hostilité à la république").
Le roman n'est pas son genre, il n'en caresse pas moins un projet de "vie de Jean Crémet" (1892-1973), révolutionnaire professionnel qui avait débuté à l'arsenal d'Indret, membre du gotha de la IIIe internationale et modèle d'un personnage de La Condition humaine, de Malraux. Un exemple pour le maoïste: "Nous rêvions de "zone des tempêtes", mais finalement ne parvînmes qu'à un peu d'activisme en Loire-Atlantique". Il rêvait de Crémet, il sera le contraire de Crémet.

Si loin de la Chine populaire, la Loire-Atlantique de Pinson est essentiellement sudiste, son Mississipi est la Loire, dont l'auteur aime le parfum sucré-salé, l'eau douce comme un "noir placenta" d'alluvions, et la mer "noyant de saumure océane la végétation assoupie sur les grèves". Fin des grands récits, deuil des illusions politiques, le lieu d'exercice de la poésie se trouve être ce qui nous semble le plus convoité par les pouvoirs, l'intime et le corps retravaillés dans la mémoire. Jolie page, parmi tant d'autres, que celle des "bousas", bouses de vaches séchées l'été dans les prés, chez la grand-mère Augustine, paysanne devenue garde-barrière, dans le Marais Breton: "L'été archivé dans les bousas libérant dans la cheminée l'enivrant parfum du pré fraîchement fauché où nous jouions avec un cerf-volant claquant au vent dans l'abondante lumière d'un soir de juillet, tandis que la grand-mère, assise sur un tabouret de bois à trois pieds, finit de traire Pâquerette, la benjamine des deux vaches".
L'autobiographie remonte le temps dans les traces familiales, par exemple les livrets militaires de sa famille. Celui de son aïeul maternel, Jean-Marie Gouy, survivant du carnage de Rossignol, en 1914, s'accompagne d'un carnet rapporté du camp de Wittenberg. Dans lequel figure un long poème de sa main. Ainsi, ce grand-père fut poète, s'étonne Jean-Claude Pinson, avant de prendre sa retraite dans une bourrine de Boin, loin de toute littérature.
Point de grand geste d'infraction dans ce livre, ni de culture de l'inattendu. Le texte file mezzo voce, sans mysticisme sauvage, son exotisme est populaire, il nous emmène souvent du côté des terrains de sport, gargottes et baraques foraines; il rend parfois une manière d'écho au dernier Chateaubriand retiré dans son jardin, avec son chat roux né au Vatican, à une portée de fusil d'un grand chemin. Pour témoigner d'une continuité généalogique, l'histoire des grands parents paternels: Louis Pinson, surréaliste sans le savoir, paysan de Nantes comme Aragon le fut de Paris, "maraîchin noiraud" et acrobate, et Suzanne, la grande blonde aux yeux bleus, qui reprochera à son mari son propre déclassement social, poussant la mésentente jusqu'à exiger la tombe à part. La fibre populaire de Jean-Claude Pinson le tient loin des décentrements vertigineux, des excentrismes romantiques, dans un sentiment orienté par la naïveté première, celle des déjeuners sur l'herbe, des lises de Loire et de ses vases saintes. L'histoire de l'aïeul poète vient conforter l'idée de "poétariat" chère à l'auteur, qui reprend le thème nietzschéen: "être poète de sa propre existence" - ce que fut, un temps, le grand-père rescapé?
Le corps, à nouveau, lorsque Jean-Claude Pinson enchaîne sans ambages sur son "histoire de prostate", dont la "très prosaïque fonction a besoin pour s'accomplir de sentir à proximité l'amicale présence du monde végétal". Les questions organiques ouvrent sur l'harmonie naturelle, sur "l'invisible remuement que fait le grand harmonium de la Nature".

Lorsqu'on laisse ce livre pour le reprendre, on saisit soudain ce qui fait qu'on aime y retourner: sans doute, "Là" se propose comme un dialogue constant avec les écrivains (Léopardi ou Vallès), les musiciens (Bach ou Shepp) tout en feuilletant l'histoire familiale, sauvée par une cassette audio retrouvée, un carnet de soldat, des images. Il constitue la Loire-Atlantique en objet autobiographique, et lui invente une héraldique colorée, "la tuile méridionale, le vert du bocage, le jaune ocre des marais en été, les bleu-vert changeants de la Loire". 
Avec lui, nous longeons le rivage de La Plaine-sur-Mer, partageons le bonheur des journées de lecture, le luxe pastoral, le plaisir aristocratique d'un plumage de huppe, la vie méditative d'une villégiature à la mer de pure tradition ouvrière: "La mer, magistrale infirmière de toutes les amertumes". 
S'il relève du genre de l'essai, c'est aussi une vie que le livre retrace, et le lecteur touche à chaque page, au détour d'un paragraphe sur Mallarmé, aux zones sensibles, à la perte, au deuil, au sentiment du temps. On aime que ce livre ne se laisse pas alourdir par ses ancres, ne brandisse pas son petit drapeau; qu'il ne geigne pas sur la poésie sans lecteurs, qu'il ne pleure pas sur la chute des utopies, mais au contraire qu'il propose de nouvelles raisons d'habiter en poète: "C'est vers un autre mode de vie qu'il faut se tourner; c'est un autre rapport à la Terre et aux lieux qu'il faut inventer - un rapport poétique, un rapport non prédateur. Et pour cela l'humanité a besoin de poètes (...) qu'ils aillent, armée d'instituteurs climato-activistes, hussards verts de la Terre, en tous lieux défendre et mettre en pratique le vieil et toujours jeune idéal pastoral propre à la poésie."

Daniel Morvan
Jean-Claude Pinson: Là. Joca Seria, 276 pages, 19,50€.