vendredi 22 octobre 2021

260. Les monts qu’ont-ils de mieux que les méandres

Les monts qu’ont-ils de mieux que les méandres
et cet évasement sur l’horizon — quoi de mieux
que ce boutoir qui fait frémir décembre
et qui, froissant ses ébauches de châteaux,

d’un pont l’autre recalibre ses assauts
sous le regard des promeneuses de romans:
Dames des donjons et reines abandonnées
accoudées aux promontoires de la Touraine.

Leurs lèvres portent encore le baiser de malvoisie
une comète d’herbes tremble à leur chapeau
En velours cramoisi on voit ces héroïnes
perchées et retenant un ruban inquiet.

Elles ont les mains patientes et des crinolines
qu’on voit gonfler aux soirs de juillet.
Elles marchent, sabliers murmurants,
jusqu’aux lierres du pont Saint-Cyr

pour sentir le vent des petites mers
et rêver sur les brumes de Champtoceaux;
Là-bas, les nuages sont des glaciers mourants.

Pour ouvrir le bal, elle tendent la main,
ignorant les guenilles que le fleuve met à ses balcons,
et les yeux d’un fauve qui hume à pleins flacons
ses proies, et montre les crocs au ciel de Mindin.

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