mardi 23 mars 2021
48. Le père
À Ingrid
Moi la délaissée
Puisque ne pouvant porter haut le nom du Père
Puisque de la même nature mouvante que les flots
que la mer le ciel et les nuages
Puisque n’étant pas mes frères bien qu’aussi frêles que moi
Minces coureurs de pistes
N’étant qu’une brindille diluable dans l’Untermensch
Fille non porteuse du patronyme de surhomme
Ce nom du père
Je le porterai sur toute la terre avec mon prénom Lorelei
Ou Elina ou Astrid ou Ingrid
Ce père Panzer j’enfouirai les svastikas
Qu’il était fier de découvrir sur une photo ancienne
de sa propre maison: demeure prédestinée au génie (lui)
puisque la Wehrmacht y avait déployé avant lui ses bannières à croix gammées
Et l’avait choisie comme siège de son état-major
De même qu’il y avait établi sa propre famille comme
le nid d’aigle de sa domination (à lui)
— Ce même père fier de montrer l’absolue identité entre
sa signature (à lui) et celle d’Adolf Hitler, comme désigné
par la graphologie
pour succéder à la tête du Reich millénaire —
Moi la délaissée je porterai très haut ce nom du père
Que j’aurai enfoui dans un puits de couleur
Je serai célèbre dans toute la terre
Pour mes portraits de femmes.
lundi 22 mars 2021
44. La cour
Je pense à Louise Labé quand je revois à cette cour
De ferme où vécut ma mère
ce n’était point
Courtoise antichambre que cette place bourbeuse
Où elle eut froid et chaud, fut d’humeur gaie ou plaintive.
Christiane rêva-t-elle comme la Lyonnaise élégiaque
(Poétesse de la Renaissance qu’on nomme la belle cordière,
car fille et femme de cordier
De même que mère était fille et femme de fermier)
d’embellir ces flaques
Afin qu’elles fussent miroirs de vie heureuse?
Reine d’une société brillante
Au premier plan de cette coterie lyonnaise
Avec son amie Pernette du Guillet
Louise chantait odes et carmes
à la façon de Dante et de Pindare
Mère le fit à ses poules et ses pintades
Fredonna charmes et succès de Tino
En cette cour fangeuse qu’elle traversait déhanchée
cloître fermier délimité par étable, fumier, silo.
Il était l’endroit le plus sale de la terre,
ce cloaque
Que j’eusse voulu galerie de glaces où elle pût
se voir sourire et mirer une belle robe.
Sale resta la cour il eût fallu goudronner mais je crois
que cela coûtait — Eh quoi? Il reste l’image vive
D’elle encore Ô rires Ô soupirs
De mère seule boîtant dans son corridor de terre
Pour aller traire à l’étable de même que Louise
Aimait abstraire ses tourments sur une table.
— Ô ses larmes aussi
Puissent-elles recouvrir nos mémoires d’un goudron
miséricordieux et lui offrir un décor plus heureux
Pour s’éteindre qu’une cour boueuse
dimanche 14 mars 2021
40. sam 13/03/21 Le baiser de Marguerite d’Écosse à un poète
L’anecdote est rapportée par un auteur nommé Lebrun:
Un poète dormait dans la cathédrale
Quand une fille de Perth
Jeune épouse du roi de France et princesse d’Écosse
Passa par là. S’avisant en experte
De la présence d’un trouvère
Elle déposa un baiser sur sa bouche close:
C’est ainsi que font les muses
En rencontrant un mortel qui les honore
Assura l’exquise altesse.
Et sans prévoir les effets d’une charmante audace
L’osée Marguerite s’assura l’immortalité.
Comment? Voici: L’aimable histoire fit bruiter
L’entourage, dames d’honneur et pages
Chambellans, dames d’atour et roi:
Cette reine qui trouva la bonne page
De son destin dans l’écriture
Ruina sa réputation par l’excessive cour
que lui firent les poètes, de l’estropieur de vers
au maître des rimes en « M ».
Cela lui valut d’être espionnée, méthode immonde,
Par son époux le dauphin Louis, futur XI.
Elle mourut à dix neuf
ou vingt ans sur ces mots: Fi de la vie en ce monde
Ne m’en parlez plus.
Mais on parle encore d’elle, et jusqu’à à Paimboeuf,
Pour ce baiser volé.
vendredi 12 mars 2021
39. 12/03/21 Fraisiers
Fraisiers repiqués sous la pluie retour de façons d’être
Qui remontent le cours du sang sur le tranchant de la houe
Et gestes qui reviennent dans les terminaisons nerveuses
Tes racines tes racines dit la vieille complainte
De l’ortie neuve et de la grande consoude
Qui fait résurgence dans ce poème trente neuf
Tout cela sent le paradis perdu bien perdu
Et même le gardien des propriétés sacrées des arômes
des fumiers — en voici le fantôme:
L’homme du tour des terres est en bout de sillon
Comme une rumeur de mer en angle de parcelle
Un bruit de sabot un rêveur dans les arbres
Lui, le saltimbanque à ses manchons de charrue attaché
— Et plus tard, aux modernes quadrisocs, tracteurs Someca Nuffield
— Offrant à toute dépense son inépuisable réserve
Et son rire bref aux promesses vaines:
La voix de mon père m’accompagne dès qu’un peu de terre
Se trouve sous mon pas, il est là qui lâche quelques syllabes
Ainsi qu’une voix dans les hêtres
De sa voix faite pour héler de versant à colline
Quand l’oeil mesure les pluies brèves de mars
Qu’il rallume la cigarette en coin comme dans les films avec Wayne
Et sort l’une de ses phrases Hollywood
Tu peux creuser plus profond que la bêche
Mais pas faucher plus large que la faux
Je m’imagine l’entendre en ce parler intérieur
Qui est parole des morts et pain perdu
mercredi 16 décembre 2020
Poètes de Bretagne: Dialogues avec le visible (2005)
Georges Perros © Thersiquel/amis de Michel Thersiquel
Georges Perros
« La peinture, dit ma voisine, ça défatigue ». Cette note des « Papiers collés » dit bien la familiarité de la relation du poète Georges Perros au dessin et au visible. Et nous étions loin d’imaginer qu’il existait une œuvre graphique du poète, dont l’intérêt a justifié une exposition du musée des Beaux-arts de Bordeaux. En préface de cet album, Michel Butor raconte comment les lettres de son ami Perros se sont peu à peu mêlées d’images. Cette attraction fut certainement encouragée par l’amitié du peintre Bazaine. Elle correspond aussi à la perte de la voix, douloureusement vécue par l’auteur d’Une vie ordinaire : « la poursuite du dessin est une conversation muette avec soi-même », écrit Butor, qui voit dans ces essais graphiques une forme de thérapeutique, « comme les Indiens Navajos soignent encore leurs malades par des peintures de sable ». L’album publié par les éditions Finitudes va au-delà de l’anecdotique et nous montre un écrivain travaillé par la pulsion graphique, qui éprouve « l’envie de dessiner plutôt que d’écrire, de dessiner ce qu’on a envie d’écrire. » Ce sont tour à tour des « tracés de nerfs » à la Henri Michaux, des collages (« je colle un tas de saloperies, allumettes, sables, algues, fleurs »), des gouaches et encres de Chine grattées, où il excelle. Poète amoureux de la peinture, Perros est ici le continuateur d’une tradition où l’écrivain élabore son esthétique dans le rapport au tableau, comme Baudelaire avec les « peintres de la vie moderne » et Francis Ponge avec Fautrier et Braque. On décèle aussi chez l’ermite de Douarnenez une idéalisation de la peinture comme espace protégé : « Un homme qui peint est préservé (…), plus préservé, en tout cas, que l’homme qui écrit. » Et pourquoi ? Parce que « la peinture est une pensée sous scellés », un secret bien encadré, un noyau qui résiste à la parole. Georges Perros, par ses propres dessins, s’avoue faire partie des « grands jaloux dont le martyre d’écrire a été atténué, enchanté, par leur fréquentation des ateliers, les amitiés qui s’ensuivirent ».
Paol Keineg
Faire image, tel est le métier des poètes, même s’ils disent parfois le contraire, comme l’écrit Paol Keineg : « Moins d’images, moins de malheur ». Depuis longtemps libéré de son étiquette de « poète breton », comme le dit Marc Le Gros en postface de ce livre paru au Temps qu'il fait, Keineg propose un dégagement poétique, entre ici et ailleurs, présence et absence : « Là, et pas là ». On mesure l’écart pris avec la flamboyance adolescente des années 1970, le verbe est concis, tranchant et péremptoire. Le prosaïsme rôde, mais n’est admis à la faire que sous la forme du slogan, de la formule ironique : « Un coin à jonquilles sous le ciel bleu. Le souvenir absurde d’une étendue de broussailles. L’ego s’offrant en forme vide. Trois raisons d’adorer les terres étrangères. Trois raisons d’abhorrer le capitalisme. » Keineg trouve, dans son rapport au parler véhiculaire, des accents à la James Sacré : « C’est vraiment chouette d’avoir trouvé refuge dans les phrases quand on préfère l’esclavage à la mort. » Toujours lapidaire, déroutant, Keineg se montre particulièrement drôle dans ces petites formes condensées, ces formules que l’on voudrait toutes citer : « l’adoration des actrices, il faut que ça reste un péché », une façon de se planter dans la langue courante et de lui couper le souffle : « C’est un pays toqué, plein de haine. Pas de rouspétance, je vous embrasse sur la bouche. »
Dans cette même veine, on lira Yves Deniellou dans un grand poème lyrique sur la campagne, la cueillette des mûres et l’amour : « On fait dire/ des choses aux mots/ en portant aux lèvres/ une petite photo ».
Poésie en siège tracteur
Erwann Rougé est un poète de la perception, profondément incarnée, mais étrangère aux appartenances, presque extatique. Nous le retrouvons dans un livre dont le titre vient d’Artaud, « Paul les oiseaux ». Il s’agit d’éprouver la présence du monde et d’exister poétiquement, en faisant le fou, en déformant les vieilles chansons : « Colchique sur un pied, le ciel, le ciel ». Il serait facile d’opposer à cette écriture à vif les petites vignettes campagnardes de Thierry le Pennec, mais le titre même laisse bien entendre qu’ici aussi, on embrasse l’aube d’été, et pas du bout des lèvres : « Je tourne la terre/ au tracteur pour la première fois/ de mon rêve ça sent le maraîchage les champs/ tassés par la poussière la sueur sous les bras/ de chemise ô mes quinze ans les voici les beaux nuages/ d’Ouest les voisins viennent voir/ comment je m’y prends et si/ ça poussera bien le fils assis sur le pneu/ tient la clef à molette il est dans son bleu. » Une vraie révélation que cette poésie en siège de tracteur.
Daniel Morvan.
Dessiner ce qu’on a envie d’écrire, de Georges Perros. Editions Finitude & Musée des Beaux-Arts de Bordeaux. NP, 28 euros.
Là, et pas là, Lettres sur Cour, de Paol Keineg. Le temps qu’il fait, 160 pages, 17 euros.
Le mur de Berlin ou la cueillette des mûres en Basse-Bretagne, de Yves Denniellou. Wigwam, NP, 5 euros.
Paul les oiseaux, de Erwann Rougé. Le dé bleu, 86 pages, 10,50 euros.
Un pays très près du ciel, de Thierry Le Pennec (prix de poésie 2005 de la ville d’Angers). Le dé bleu, 86 pages, 10,50 euros
dimanche 3 mai 2020
"Protocole gouvernante": Une nurse à tout casser
jeudi 5 mars 2020
Le dévoyage sur la Loire de Michel Jullien
"Un vert Autriche et guacamole, menthe et iguane"
"Un grand fleuve de sable quelquefois mouillé"
jeudi 13 février 2020
Auguste Chauvin, métallo nantais fusillé en 1943
Jean Chauvin, fils d'Auguste Chauvin, le métallo, devant sa maison de Nantes, pour le 60e anniversaire du programme social du Conseil national de la résistance |
Ses lèvres tremblent un peu.
Pourtant, Jean Chauvin a l'habitude. Il n'a jamais connu Auguste Chauvin, son père. Mais il a été élevé dans sa vénération.
« Les lettres de mon père faisaient partie de la stratégie éducative de maman, nous explique-t-il ensuite, après avoir surmonté l'émotion. Si je faisais une bêtise, elle me disait : qu'est-ce que ton père aurait pensé ? »
Aubrac et Tillion
Samedi 20 mars 2004, 820 mots
mercredi 8 janvier 2020
Marie Ndiaye
samedi 7 décembre 2019
Pari Texas (Le bruit des tuiles, de Thomas Giraud)
Victor Considerant |
mercredi 13 novembre 2019
Vie de Brendan: le voyage fabuleux revisité comme une partition
Robin Troman |
Recueilli par Daniel Morvan
1: Shulamith Przepiorka et Morley Troman se sont rencontrés en 1943 au camp de Vittel. Après la guerre, ils s'établissent à Paris et débutent leur carrière d'artiste, Morley sculpteur, Shula peintre. Pierre Emmanuel, Romain Gary fréquentent leur atelier de Montparnasse. Morley travaille aussi pour les émissions en langue anglaise de la radio. En 1958, ils décident que l'air de Paris est devenu irrespirable (déjà) et s'établissent en Bretagne. Morley publie deux romans, "The hill of sleep" et "The devil's dowry" aux éditions Chatto & Windus à Londres. Tous deux continuent d'exposer à Paris mais leur activité se recentre progressivement sur la Bretagne. Parallèlement à son activité de sculpteur (il a créé l'association Sculpteurs-Bretagne, dont il fut le premier président), Morley devient l'un des principaux auteurs de "dramatiques" à Radio-Bretagne-Ouest. Morley est mort en 2000, Shula en 2014.
dimanche 29 septembre 2019
Blandine Rinkel: Postures et impostures
Blandine Rinkel dans l'univers du pseudonyme © D. Morvan |
jeudi 18 juillet 2019
Marie-Hélène Prouteau: mémoire brestoise de Paul Celan
A Brest, Celan a la vision d'une cité inaltérable |
Marie-Hélène Prouteau: le coeur est une place forte
le calvaire de Tréhou, déplacé en 1932 au cimetière de Maissin, pour "veiller sur les Poilus bretons" |
Puis l'image d'une ville confondue avec ses décombres, pyramide arasée par les bombes: Brest. Autour de la ville se tisse la mémoire des villes détruites, Dresde, Alep, et même l'antique Ur, dont la destruction est restée dans la mémoire humaine par une tablette sumérienne. Autour des ombres de Brest, avec le poète Paul Celan, Marie-Hélène Prouteau édifie une ville mystique ‒ une Brest inaltérable qui aurait survécu sous les couches temporelles: la ville visitée par les artistes et les poètes, Blok en 1911, James Europe, introducteur du jazz sur le vieux continent en 1917, Victor Segalen de retour de Chine en 1918, Jean Grémillon captant en 1939, pour son film Remorques, "les dernières images de la ville avant sa destruction". "On arase les ruines. On n'arase pas le jadis. On n'arase pas les présences invisibles".
Petites proses de plage
A la manière d'Agnès Varda remontant le fil de ses jours à travers ses glanages de plage en plage, ou d'Edouard Limonov dans les méandres de ses souvenirs à partir du thème aquatique dans Le livre de l'eau, Marie-Hélène Prouteau explore les recoins de sa "petite patrie" maritime. Kerfissien (à Cléder) est un simple nom qui ponctue le découpage des côtes nord-finistériennes, le lieu d'enfance de la Nantaise. Il est aussi la matrice d'une écriture qui convoque les silhouettes du passé, décor comme personnage principal du récit: "Il s'agit de l'autobiographie du lieu et les personnages sont les figurants", indique-t-elle par le biais d'une citation d'Erri De Luca, en épigraphe de ces courts textes qui dessinent un "paysage mental". Un texte à lire, nous dit Marie-Hélène Prouteau, comme écrits "sur de longues laminaires qui se déroulent, tels d'antiques rouleaux de soie". Ecrire sur des rouleaux, reprendre un geste immémorial de scribe afin de répondre à un devoir sacré: cette image gouverne le projet de Marie-Hélène Prouteau, où la plage semble occuper en creux la place d'un dieu caché, dispensateur de "leçons d'énergie", ayant imprimé en elle un "code intérieur", une "tournure de l'âme".
Autobiographie d'une plage, d'ailleurs pas si petite en réalité, à la manière d'un poète japonais qui aime mieux enclore le monde en un trait d'encre plutôt qu'en une longue chronique. Le microcosme est aussi image du macrocosme, et la plage reflet du monde. La poésie du rivage est un genre épineux. Professeur de lettres, Marie-Hélène Prouteau en connaît les écueils: couleur locale, celtomanie et sentimentalisme, clichés, entre-soi régionaliste... Sans se refuser quelques images simples, certains schèmes qui vont avec le romantisme des parapets, ce livre y échappe et ricoche sur les eaux du souvenir. Cueillie du bout d'un pinceau avec l'impétuosité de ses déferlantes, cette petite plage contient l'imminence de la "grande vague" qui s'élève en arrière-plan dans Les pêcheuses de goémon de Gauguin. S'il nous semblait d'abord découvrir l'équivalent écrit d'une aquarelle, Marie-Hélène Prouteau nous indique que son propos va au-delà du folklore des mouettes, des plages et des pluies. Le "petit" est une antiphrase, il désigne un vaste monde, un immense champ de culture. Toute une famille, tout un peuple se sont donné rendez-vous dans les fissures de Kerfissien, qui rime avec fusain: pour dissiper les dernières apparences de mièvrerie, vient tôt dans le livre, sous les hachures d'un dessin voué à exorciser un noir souvenir transmis de grand-mère à petite-fille, une scène de guerre: un soldat allemand fuyant Brest sous les ruines, qui s'en prend à un chien. La plage communique avec d'autres plages, comme celles du débarquement. Elle abrite aussi bien la mémoire familiale, individuelle qu'historique et imaginaire. La "petite plage" accueille les souvenirs d'une grand-mère, les membres estropiés d'un oncle rescapé de la grande guerre, comme les visions de l'art: Madeleine Bernard, soeur et modèle de son frère Emile, peinte (étendue entre les rochers de l'Aven dans le fascinant tableau Madeleine au bois d'Amour), aussi tendrement aimée que Lucile de Chateaubriand, ou Michèle Morgan, visage rincé d'embruns dans Remorques de Grémillon... Pont-Aven, le Japon sont de l'autre côté des rochers. Marie-Hélène Prouteau s'éloigne souvent de ce lieu natif, l'actualité fouette sa prose, elle va de Lampedusa à l'Amoco Cadiz, de l'Afrique du sud à la Bretagne de l'âge d'or, non celui des terre-neuvas mais celui du commerce des toiles. Segalen, Hokusai sont les contemporains de cette plage éternelle, ils hantent les compositions verticales, en gris-bleu, de ce livre rêvant tout haut d'apesanteur et d'enfance retrouvée.
Daniel Morvan
Marie-Hélène Prouteau: La Petite Plage. La Part Commune, 126 pages, 14€.